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| De la cellule cancéreuse au cancer du seinQu’est-ce qu’un cancer ?Le cancer est une maladie de la cellule. Il touche le matériel génétique du noyau et provoque des troubles de la division et de la prolifération cellulaire. C'est une tumeur maligne caractérisée par la prolifération anarchique de cellules anormales d’un organe, d’un tissu. Comment une cellule devient-elle cancéreuse ?Fonctionnement d’une cellule normaleToutes les cellules qui composent notre corps ne sont pas simplement des unités indépendantes construites les unes sur les autres. Elles sont en réalité très « bavardes »car elles ne travaillent pas seules mais communiquent entre elles constamment. En effet, elles échangent perpétuellement des informations par l’intermédiaire de substances chimiques : hormones, protéines, enzyme, etc. Ces substances agissent sur les récepteurs des membranes cellulaires. Une fois reconnues par une cellule elles entrent en contact et il se produit une cascade de signaux qui aboutira au noyau. Celui-ci contient les chromosomes : véritable « pelote » d’ADN qui porte l’ensemble des gènes. A ce stade, les substances envoyées vont avoir différents impacts sur la cellule, puisqu’elles ont influé sur son noyau, elles vont en fait lui donner un ordre. Il peut s'agir de différentes instructions : la cellule peut émettre, en réponse aux signaux, d’autres substances ou au contraire arrêter d’en d’émettre. Elle peut aussi se transformer, ou même s’autodétruire (apoptose). L’un des objectifs majeurs de ces échanges d’informations est le contrôle de la prolifération cellulaire, phénomène nécessaire à la formation des tissus et à leur renouvellement. Une cellule est capable d’ordonner à sa voisine d’accélérer ou au contraire de ralentir son « horloge interne » qui pilote la fréquence de division cellulaire. Durant la division cellulaire, la mitose, les chromosomes se dupliquent, et c’est à ce moment que des erreurs peuvent se glisser dans l’ADN dupliqué. Pour éviter ces erreurs, les gènes réparateurs d’ADN scrutent l’ADN dupliqué pendant la division cellulaire afin de s’assurer que la copie est identique à l’originale. Caractère et fonctionnement normal d'une cellule :La cellule reçoit des signaux les interprète et effectue les opérations demandées :La mutation d’une celluleLe risque qu’une cellule devienne cancéreuse est quasiment infime, ceci grâce à la grande fiabilité de l’ADN et aux gènes réparateurs qui empêchent que des erreurs subviennent. Mais lorsque l’on considère les quelques soixante mille milliards de cellules qui composent un être humain ce risque n’est plus du tout négligeable. Des mutations sont provoquées soit par le système de reproduction de l’ADN lui-même, qui, bien que très fiable, peut laisser passer quelques erreurs, soit par un agent extérieur dit mutagène, par exemple des rayons ultraviolets ou certaines substances chimiques dites cancérigènes. Ces erreurs sont détectées par le gène réparateur d’ADN, mais quelquefois elles trompent sa surveillance et il peut même être neutralisé. Alors la cellule mute. Lorsqu’une cellule mute, elle ne répond plus ou n’étant plus reconnue par l’organisme, elle va être détruite : soit par les anticorps, soit par ses cellules voisines qui vont lui ordonner de s’autodétruire. La cellule mute :La cellule devient cancéreuseDans certains cas, les mutations génétiques touchent le gène qui contrôle le mécanisme de la prolifération. Deux types de gènes jouent ici un rôle primordial : les oncogènes, qui activent la croissance de la cellule, et les gènes suppresseurs de tumeur, qui inhibent cette croissance. Lorsque le gène de prolifération a muté, il peut s’activer seul, sans y avoir été sollicité. Mais à elle seule, la mutation d’un oncogène ne suffit pas à rendre une cellule cancéreuse. Si le gène inhibiteur (dit suppresseur de tumeur) est intact, sollicité par les autres cellules, il pourra freiner le division cellulaire, voire l’annihiler en ordonnant le suicide de la cellule. Mais si ce gène suppresseur de tumeur mute à son tour, plus rien n’empêche alors la cellule de se diviser anarchiquement. La cellule devient cancéreuse et ne répond plus aux ordres des cellules voisines :Ainsi, mutation après mutation, voici la cellule sous l’influence d’oncogènes, se divisant sans interruption, engendrant à l’infini des cellules filles anormales. Mais pour véritablement devenir cancéreuses, les cellules anormales doivent encore acquérir l’immortalité. En effet, une cellule normale finit par mourir au bout d’un certain nombre de divisions. Il existe à l’extrémité des chromosomes des zones qu’on appelle télomères. En fait, à chaque fois qu’un chromosome est dupliqué, lors de la mitose, ses extrémités protectrices rétrécissent. Et lorsqu’elles atteignent une taille minimale, les télomères finissent par disparaître et les chromosomes par se disloquer ou fusionner. Un chambardement qui sera fatal à la cellule. Or, certaines mutations génétiques ont pour effet d’activer le gène d’une enzyme très particulière : la télomérase. Celle-ci est capable de reconstruire les télomères au fur et à mesure qu’ils raccourcissent. Dès lors, la cellule peut se diviser ad vitam eternam : ce sont de véritables cellules tumorales. Propagation des cellules cancéreusesLes cellules filles se propagentLes systèmes de protection de la cellule tombent les uns après les autres. Il n’y a plus d’obstacle à la prolifération des cellules anormales, aveugles aux signaux envoyés par les cellules normales. Les filles de la première cellule anormale deviennent de redoutables cellules tumorales. Immortelles, incapables de réparer leur ADN, en perpétuelle division, elles sont aussi complètement autonomes. Pire, elles sont parfois capables de produire des substances qui font croître des vaisseaux sanguins qui viendront les alimenter en nutriments. Désormais reliées au reste de l’organisme, les cellules tumorales pourront migrer et coloniser d’autres organes, formant ainsi des métastases. C’est le cancer généralisé. La cellule cancéreuse se divise continuellement et développe des substances facteurs de croissance :Le sein normalOutre le rôle évident joué dans la représentation de la féminité et la séduction, la fonction majeure du sein est de produire le lait après l’accouchement. Le sein est le seul organe qui continue à se développer bien après la naissance (glandes immatures jusqu’à la puberté, développement complexe ensuite). Chaque sein est composé de 15 à 20 compartiments (ou lobes) séparés par un tissu graisseux ; chaque compartiment est constitué de lobules et de canaux, les premiers produisant le lait et les seconds le transporte jusqu’au mamelon. Sous l’influence des hormones sexuelles, la glande mammaire présentera de nombreuses modifications de forme et de fonction au cours de la vie d’une femme (puberté, règles, grossesse, allaitement et ménopause). Il n’y a pas de muscles dans le sein même, bien qu'il se trouve au-devant du muscle grand pectoral. En cas d’infection (par exemple abcès) ou de tumeur cancéreuse du sein, les « corps étrangers » (bactéries ou cellules cancéreuses) sont amenés par la lymphe jusque dans les ganglions lymphatiques le plus souvent sous le bras (ganglions dits axillaires) mais aussi, surtout pour les affections de la moitié interne du sein, au niveau des ganglions se trouvant derrière le sternum (faisant partie de la chaîne mammaire interne).
Le groupe des ganglions sus-claviculaires (au-dessus de la clavicule, à la base
du cou) constitue un relais ganglionnaire plus avancé, au delà du groupe
axillaire et/ou mammaire interne.
Le cancer du seinOn a vu précédemment qu' une cellule cancéreuse est une cellule devenue anormale suite à des modifications au niveau de son information génétique, appelées mutation. Ces mutations peuvent être provoquées par le système de réplication de l'ADN à l'intérieur de la cellule, ou plus fréquemment par un agent mutagène extérieur. Il existe plusieurs agents mutagènes dans le cas du cancer du sein, les principaux étant les œstrogènes. Le sein étant très lié au complexe hormonal de reproduction de la femme, les glandes mammaires subissent constamment une forte exposition aux œstrogènes. Ceux-ci stimulent la prolifération des cellules du canal galactophore et favorisent l'apparition de kystes. les enquêtes épidémiologiques ont montré que plus la puberté est précoce et plus la ménopause est tardive, plus le risque de cancer est élevé. Ainsi une cellule commence à se multiplier de façon incontrôlée au point que le tissu ou l’organe auquel elle appartient en est complètement déstructuré voire détruit. La plupart du temps la cancérisation n’arrive qu’au terme de plusieurs de ces anomalies ou mutations qui finissent par submerger les systèmes de contrôle normal des tissus qui habituellement éliminent les cellules altérées. Dans le sein normal, des lobules et les canaux galactophoriques (qui amènent le lait des lobules au mamelon) sont formés par la juxtaposition de cellules à la manière de briques d’un mur et l’assise de ce mur est entourée par une membrane basale. Non seulement la cancérisation d’une cellule isolée n’intervient qu’au terme de plusieurs étapes (mutations successives) mais en plus la formation d’un véritable cancer du sein passe elle aussi par plusieurs étapes. Dans un premier temps, il peut y avoir une multiplication de cellules gardant un aspect normal (anomalie appelée épithéliose) dans les canaux ou dans les lobules ou ayant déjà un aspect anormal (on parle d’hyperplasie épithéliale atypique). Ensuite, il peut y avoir prolifération de cellules ayant un aspect franchement anormal, cancéreux et on parle de cancer in situ : cancer lobulaire in situ si le développement se situe au niveau des lobules, cancer canalaire in situ ou intra-canalaire si le développement se situe au niveau des canaux galactophoriques. Un point capital dans la description et la signification des cancers in situ est le respect, la normalité conservée de la gaine (ou membrane basale) entourant canaux et lobules : celle-ci s’oppose à la propagation des cellules cancéreuses aux ganglions lymphatiques ou aux autres organes (métastases). Si la membrane basale est dépassée et que les cellules cancéreuses s’étendent aux tissus avoisinants, on parlera de cancer invasif ( de nouveau : lobulaire ou canalaire selon la localisation). Il semblerait qu’il s’agisse donc d’étapes successives et que le cancer intra-canalaire «fasse le lit » du cancer invasif ; si la proportion de cancer invasif est de moins de 25% avec des foyers de moins de 2 mm, on parlera de cancer microinvasif. La grande majorité des cancers du sein correspond à des cancers canalaires invasifs (85% des cas) alors que le cancer lobulaire invasif en représente 7 à 10%. Les autres variantes histologiques, réputées de meilleur pronostic (représentant environ 5% des cancers invasifs) correspondent au cancer tubulaire, médullaire, papillaire et quelques autres sous-types rares. Suite Þ dépistage |
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